La SNCF a annoncé le 17 novembre dernier, qu’elle proposerait des consultations de télémédecine aux voyageurs et résidents dans 300 gares d’ici 2028. Cette initiative vise à lutter contre les déserts médicaux qui sévissent dans certaines zones du pays. En effet, 90% de la population habite à moins de 10 km d’une gare, selon la société ferroviaire.
Système de consultation prioritaire dans les zones dépourvues de services de santé locaux
Toutefois, la SNCF précise que ce système doit être mis en place principalement dans les gares touchées par un manque de services de santé locaux, notamment dans les zones d’intervention prioritaires et les zones d’action complémentaire. Ainsi, chaque patient serait accompagné d’un infirmier certifié et examiné à distance par un médecin. Des examens supplémentaires, tels que des examens ophtalmologiques, pourraient être ajoutés en fonction des besoins locaux.
L’Ordre national des médecins critique cette initiative
Cependant, l’Ordre national des médecins considère cette décision comme une fausse bonne idée et une véritable dérégulation de notre système de santé. Premièrement, certains territoires sont déjà inégaux en termes d’accès aux soins, et cette décision renforce cette inégalité en considérant certains comme «zones secondaires» sans prendre en compte les personnes éloignées de toute gare.
L’Ordre appelle la SNCF à améliorer le service dans les territoires les plus isolés afin de faciliter l’installation des professionnels de santé.
- 30,2% de la population française vit dans un désert médical
- La SNCF souhaite mettre en place un système de téléconsultations dans 300 gares françaises
- L’initiative est contestée par l’Ordre national des médecins
Un modèle basé sur la consommation à distance remis en question
Plus véhément, le syndicat des médecins UFML souligne qu’il ne peut pas exister une bonne médecine fondée sur la consommation à distance de pressions de bouton depuis un médecin qui ne connait pas le patient ni son histoire et qui assurera les soins en cinq minutes tout en mangeant entre deux patients… Selon eux, seul un investissement dans la médecine libérale et des améliorations concrètes de son attractivité permettront d’implanter davantage de cabinets médicaux à travers le pays et ainsi offrir à chaque citoyen français un accès à des soins de qualité.
Les solutions proposées par la SNCF pour faciliter l’accès aux soins
En partenariat avec , une entreprise spécialisée dans la mise en place de ces cabinets médicaux à distance, la SNCF entend mettre en place ces téléconsultations avec des médecins formés et installés en France. Pour bénéficier de ce service, les patients devront être couverts par une assurance maladie. Le coût de la téléconsultation sera équivalent à celui d’une consultation classique dans le secteur 1, soit 25 euros.
Des services de santé supplémentaires en fonction des besoins locaux
Outre cette offre commune, d’autres services de santé pourraient être proposés en fonction des besoins locaux. Les régions concernées par cette nouvelle mesure seront définies par l’Agence régionale de santé (ARS) en concertation avec les professionnels de santé et les autorités locales.
Une solution controversée face à l’enjeu des déserts médicaux
Cette proposition de la SNCF est vivement critiquée par certains acteurs du monde médical, qui estiment qu’elle ne résoudra pas le problème de fond des déserts médicaux en France. La mise en place de ces téléconsultations nécessitera sans aucun doute des investissements importants, notamment en termes de formation des médecins et de création d’infrastructures. De plus, des questions se posent quant à la qualité des soins dispensés via ce système.
